Biographie de Carmen Cru
Il ne reste plus que quelques heures pour se procurer le n° 67 de Fluide Glacial, où la pire des vieilles emmerdeuses, Carmen Cru, sème la terreur dans tout le voisinage de son petit pavillon.
D’un âge plus que respectable, elle se montre plus qu’irrespectueuse avec tous ceux qui l’entourent, considérant que tout lui est dû par le simple fait qu’elle a vécu jusque là. Haineuse, teigneuse, d’une mauvaise foi crasse, moche et d’une incroyable avarice, elle abuse sans vergogne de son statut de petite vieille, ne respectant rien, pas même un pittoresque curé qui a le malheur de la croiser fréquemment.
Jean-marc Lelong, son créateur, malgré un immense succès (au point qu’une troupe de théâtre s’en empara pour créer une pièce qui tourna longtemps à Paris et en France profonde), a interrompu ses frasques après six albums. Ses voisins respirent enfin (Audie). Mais hélas, c’était trop beau, la vieille Carmen revient pour le bogue de l’an 2000 en Décembre 1999.
Le 24 février 2004, Jean-Marc Lelong décède. Il ne croquera plus la vieille. Carmen Cru est orpheline
Biographie de Jean-Marc Lelong (1949 – 2004)
Dans les années 60, Jean-Marc joue de la guitare blues, « acoustique » comme on le dit aujourd’hui, en écoutant en transcrivant « note pour note » les morceaux de John Jackson, Mississippi John Hurt, Big Bill Broonzy, Gary Davis, Sam Lightnin’ Hopkins, pour ne citer que ceux là.
Il étonne déjà son entourage et par la suite certains guitaristes américains rencontrés sur les terrains des festivals folk/blues qui commencent à éclore en France et en Europe. Malgré la sensibilité de son jeu de guitare finger-picking et la fidélité de ses transcriptions, il ne compte surtout pas en faire son métier. Son ambition professionnelle est plutôt dans le dessin, ou plus exactement dans la bande dessinée.
Pendant ce temps Michel, son cadet de 12 ans, l’observe et l’écoute avec fascination et prend, dès son plus jeune âge, la décision de faire de la musique son métier.
Enfin, dès le début des années soixante-dix, Jean-Marc décide de quitter la France avec un copain pour « faire le tour du monde » . Les deux compères partent « sac au dos » ou plus exactement chacun sur une mobylette en direction du sud où ils s’arrêtent quelques mois. Ils choisissent de commencer leur périple par l’Afrique car il y fait chaud en ce début d’hiver.
Jean-Marc y restera plusieurs années, entre autres à parcourir différents pays de ce continent et s’établira pour finir en Côte D’Ivoire. Il revient en France au début des années 80 et commence une carrière de dessinateur de BD chez Pilote et ensuite Fluide Glacial.